GRANDEUR ET DECADENCE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE :
COMMENT REFORMER L'ECOLE ?
Alain Avello
Nous publions ici le texte d’une conférence donnée par Alain Avello le 16 février 2022, dans le cadre des conférences-formations de Défis Souverainistes - Pôle d'expertise des Patriotes.
Liminaire
J’ai donc le plaisir de vous retrouver ce soir, dans le cadre des conférences-formations qui vous sont proposées par le Pôle d’expertise des Patriotes, non pour y tenir mon rôle habituel : celui d’organisateur de ces conférences et de garant de leur bon déroulement, mais exceptionnel-lement celui d’intervenant et conférencier sur un sujet qui nous concerne tous, et que je connais bien : celui de l’Ecole.
Vous me permettrez, à titre de préalable, et afin de souligner d’emblée la visée programmatique de mon propos de ce soir — nous sommes un parti politique dont la finalité est de changer ce qui est dans le sens de ce qui est possible et souhaitable —, vous me permettrez donc de préciser ce qui m’habilite en quelques sortes à traiter ce sujet primordial qu’est l’Ecole.
Enseignant moi-même — j’exerce, envers et contre tout, serais-je tenté d’ajouter,
la noble fonction de professeur de philosophie dans un lycée public de province, après avoir débuté ma carrière dans l’enseignement agricole, et également enseigné un temps à l’université, il se trouve que j’ai pris très tôt conscience des multiples dysfonctionnements qui compromettent notre système d’enseignement et lui interdisent largement de remplir ses fonctions essentielles ; j’ai compris aussi de longue date, je le crois du moins, les logiques sous-jacentes qui expliquent cette situation et son aggravation constante depuis plusieurs décennies.
Aussi ai-je entrepris, il y a plus de vingt ans maintenant, par l’écrit ou par des prises de paroles publiques, de décrire cette situation, les logiques qui lui sont sous-jacentes et que je vais tâcher de vous exposer ce soir, d’établir les responsabilités qui sont non seulement à rechercher du côté, bien sûr, des politiques éducatives conduites par les gouvernement successifs, de gauche comme de droite, mais aussi d’un certain nombres d’« experts », souvent pétris d’idéologies, qui ont eu l’oreille des ministres et ont pesé de toute leur influence pour déterminer ces politiques.
Ce travail, de plus de vingt ans donc, je l’ai conduit d’abord dans un cadre syndical,
puis surtout, étant vite revenu de ce qu’on peut attendre du syndicalisme, dans un cadre politique : c’est dans ce cadre qu’aujourd’hui référent national à l’Ecole du mouvement Les Patriotes, j’ai cofondé en 2013 une organisation professionnelle à finalité politique, nommée « Racine — les enseignants patriotes » (www.asso-racine.fr), laquelle est désormais affiliée au Pôle d’expertise des Patriotes.
A la tête de cette organisation, initialement créée en lien avec un autre parti politique,
par lequel plusieurs d’entre nous sont passés, j’ai conçu et élaboré, avec la collaboration de plusieurs membres de cette organisation, un programme présidentiel complet qui aurait à n’en pas douter permis le redressement de l’Ecole et de l’Université françaises, si toutefois la candidate de ce parti, qui a obtenu près de 11 millions de suffrages lors de la dernière présidentielle, avait remporté cette élection et effectivement mis en œuvre ce programme.
Je n’ai évidemment pas cessé depuis de travailler inlassablement ces sujets, de poursuivre et d’approfondir les analyses initiées de longue date, de reprendre et d’actualiser les propositions élaborées en 2017, propositions que nous ne manquerons pas de porter lors des prochaines échéances électorales, Les Patriotes pouvant ainsi compter sur un projet éducation complet et détaillé, trouvant son inspiration dans ce qui a fait le meilleur de notre Ecole,
mais qui est tout autant, par ses aspects novateurs, pleinement adapté aux enjeux du présent et de l’avenir.
SITUATION
Mais faisons pour commencer un point de situation : qu’en est-il de l’état présent de notre système d’enseignement ?
1.1. Principes historiques
Le constat s’impose : l’Ecole de la République est entrée dans un lent et inexorable déclin depuis les années 70, et il est d’autant plus difficile de consentir à ce déclin qui n’a de cesse, donc, de se poursuivre et de s’amplifier, qu’il fut précédé par une époque des plus glorieuses, au cours de laquelle notre système d’enseignement fut progressivement édifié en prenant comme fondations des vertus et principes qui allaient lui assurer un fonctionnement optimal et le rendre profondément enviable de par le monde : l’excellence, le mérite, puis, un peu plus tard, l’égalité, l’égalité bien comprise, qui se situe à l’exact opposé de l’égalitarisme — je ne manquerai pas de revenir sur cette différence cruciale.
