L'UNION EUROPEENNE :
UN FEDERALISME ANTIDEMOCRATIQUE QUI NE DIT PAS SON NOM
Germain Urban
« L'Europe qu'on nous propose n'est ni libre, ni juste, ni efficace. Elle enterre la conception de la souveraineté nationale et les grands principes issus de la Révolution : 1992 est littéralement l'anti-1789. Beau cadeau d'anniversaire que lui font, pour ses 200 ans, les pharisiens de cette République qu'ils encensent dans leurs discours et risquent de ruiner par leurs actes ! » Voici les mots prononcés à l'Assemblée nationale, le 5 mai 1992, à l'occasion des débats sur le traité de Maastricht par Philippe Séguin, ancien président de cette Assemblée et ancien Premier président de la Cour des comptes.
On aurait difficilement pu trouver meilleure prédiction tant celle-ci est criante de vérité.
Pour le comprendre, repartons de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC) de 1789 issue de la Révolution française. Son article 3 indique en effet que : « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.»
On comprend bien que le principe de souveraineté, c’est-à-dire l’exercice du pouvoir, ce « pouvoir qui l’emporte sur les autres » comme le définit le dictionnaire LE LAROUSSE, relève de la Nation. C’est ce que nous appelons la souveraineté nationale.
Si, la Nation n’a pas de définition juridique « officielle », elle renvoie à l’idée du peuple c’est-à-dire un ensemble de personnes vivant sur un territoire déterminé, présentant une culture et une langue commune. Mais au-delà de ces caractéristiques essentielles, la Nation est surtout pour Ernest Renan, philosophe et historien français, un « sentiment d’appartenance. »